Une brève histoire des outils de jardinage

Le creusage, le désherbage, l'arrosage, l'élagage et les autres travaux de jardinage ont en fait peu évolué d'une époque à l'autre. Pourtant, l'agriculture et l'utilisation d'outils de jardinage ne datent pas d'hier.

La pléthore de houes, les bêches, les pelles, les râteaux, les truelles, les fourches et les cisailles figurant dans un inventaire de l'abbaye d'Abingdon de l'Oxfordshire au 14e siècle constituent encore et toujours la trousse de base du jardinier.

• Des houes de silex avec poignée en bois étaient faites en Mésopotamie vers 4000 av. J.-C. Bien plus tard, les Égyptiens et les Romains utiliseraient plutôt le fer.
• On tirait alors ces outils vers soi, la technique que privilégient encore plusieurs jardiniers de nos jours.
• Jusqu'au 19e siècle, les houes à manche court (qui étaient utilisés à genoux) étaient bien plus courantes que les modèles à manche long.
• Des pelles servant au transport de charges étaient fabriquées durant l'âge de pierre à partir des omoplates des gros animaux qu'ils chassaient, comme le cerf, et c'est à partir de là qu'a évolué la bêche pour creuser.
• Probablement conçues par les Romains, les premières bêches étaient des pelles en bois avec un rebord en fer. Une autre solution consistait à insérer une poignée de bois dans une lame de coupe en fer.
• Les Romains ont également utilisé la « trulla », ou truelle.
• Des cisailles basées sur le même principe que les ciseaux à ressort romains ont été d'abord utilisées pour la tonte de moutons. Ce n'est que bien plus tard, au 16e siècle, qu'on en a conçu pour la taille des haies, les bordures et l'élagage avec l'introduction des ciseaux à pivot.
• Les sécateurs à lames recourbées ont été conçus en France en 1818 et se sont révélés utiles pour la taille des nouveaux rosiers hybrides.
• Contrairement à leurs prédécesseurs, ces derniers devaient être taillés soigneusement afin d'en assurer la floraison les années suivantes.
• Invention d'abord contestée, les sécateurs sont rapidement devenus un incontournable en Europe.
• En 1830, des cisailles en acier fabriquées par l'entreprise britannique Steers & Wilkinson, à Sheffield, ont été louées pour leur puissance.
• « En utilisant les deux mains, » selon un curieux de l'époque, « une personne même maigrichonne peut couper une branche de un pouce (2,5 cm) de diamètre. »

• Les pelouses sont devenues le centre du monde du jardinage de banlieue au début du 19e siècle. En 1830, déjà, Edwin Budding trouvait une façon de faciliter leur entretien.
• Budding, un ingénieur britannique, vit une machine utilisée dans l'industrie textile pour éliminer les fibres dépassant des tissus de laine et se rendit compte que ce même principe pouvait être appliqué au gazon.
• Auparavant, l'herbe était fauchée à la main avec des faux ou des lames tirées par des ânes.
• Ransomes, une entreprise de machines agricoles, fabriquait la tondeuse de Budding dès 1832.
• En 1902, Ransomes produisit le premier modèle à essence destiné à conquérir les marchés.

Avant la conception d'équipement spécialisé, les jardiniers utilisaient une grande variété d'appareils pour acheminer l'eau à leurs plantes, notamment des louches et des gourdes.

• Les premiers arrosoirs des années 1470 étaient faits d'argile. Ils ne comportaient pas de bec, mais plusieurs petits trous par lesquels s'échappait l'eau en jets.
• Les arrosoirs à bec ont vu le jour dans les années 1600, avant quoi on utilisait un outil similaire nommé la chantepleure.
• Des arrosoirs en cuivre avec poignées ont remplacé ceux en argile en 1700 environ.
• Des tuyaux de jardin fabriqués à partir de tubes de tissu ont été inventés dans les années 1400, mais l'arroseur de pelouse n'a été rendu possible que par l'invention des tuyaux en caoutchouc vulcanisé dans les années 1860.
• En 1871, J. Lessler de Buffalo, New York, a breveté l'arroseur de jardin.

• L'historien romain Pline considérait le chiendent comme une « plante à problèmes » et les élisabéthains pratiquaient le désherbage.
• En associant « l'ivraie, la ciguë et la fumeterre » à de la « barbarie », ils ont rompu avec la croyance répandue voulant que toutes les plantes ait une utilité, qu'elle soit médicale, esthétique ou culinaire.
• Selon l'herboriste du 17e siècle William Coles, l'utilité des mauvaises herbes consistait à exercer « les efforts de désherbage de l'homme. S'il n'avait quelque chose contre quoi lutter, le feu dans son esprit serait déjà à moitié éteint. »

Mais, en ce qui concerne les outils de jardinage, les bons vieux classiques ont été largement éprouvés par le temps. Gardez cela à l'esprit la prochaine fois que vous irez magasiner des outils pour votre jardin.